En ce jour anniversaire de la victoire d'Austerlitz, voici le récit des exploits du corps d'armée que j'ai eu l'honneur de commander ce jour de gloire
Car en effet...
J'étais à la bataille d'Austerlitz!
Déjà je commandais le 4eme corps d’armée, qui bientôt allait se couvrir d’une gloire immortelle.
Premiere division :St hilaire
2eme division : Van damme
3eme division : Legrand
cavalerie : Margaron
Pris a partie par des cosaques alors qu’il effectuait une reconnaissance du plateau de Pratzen, c’est au campement de l’un de mes lieutenants, le general Vandamme, que l'Empereur trouva refuge.
Un chasseur de son escorte l’eclaire, en fixant une poignée de paille sur un bâton.
Mes soldats l’imitent aussitôt, en hommage à l’anniversaire du sacre de sa majesté, et bientôt ce sont 70000 hommes répartis en 12 bivouacs qui illuminent de leurs torches le ciel étoilée.
Toute la grande armée reunie clame le nom de sa majesté.
Vandamme, qui commande la 2e division du 4eme corps d’armée, eut l’honneur de porter les premiers coups à l’armée autrichienne, en culbutant, au pont de Donawert, le régiment de Colloredo, qui déplora la perte de 60 hommes et 150 prisonniers.
A quatre heures du matin, le 2 décembre, je me mets en route pour passer le Goldbach avec mes fidèles grognards, tout en prescrivant d'entretenir les feux jusqu'au jour, afin de ne pas donner réveil à l'ennemi.
Au lever du jour, la gauche ennemie est en marche, descendant des hauteurs; elle se dirige vers Telnitz et Sokolnitz, où le combat s'engage aussitôt.
Mais le 4eme corps d’armée est au poste : la division Legrand résiste héroïquement à toutes les attaques.
Avec une seule brigade, pendant près de dix heures, Legrand déjoue tous les efforts de l'aile gauche de l'armée russe, lui fait 3 000 prisonniers et lui enleve 12 pièces de canon.
Pendant ce temps les deux autres divisions du 4eme corps d’armée frappent l’ennemi en plein cœur par surprise : les colonnes de Przybyszewski et de Kolowrat sont assaillies de flanc et en plein mouvement.
Les divisions de Saint-Hilaire et de Vandamme chargent et s’enfoncent à l’arme blanche dans les rangs russes.
Le massacre, d’une rare violence, ne dure que quelques minutes. Les Russes de Kollowrath sont culbutés, entraînant les soldats de Pryzbyszewski dans leur débandade.
Vandamme se bat avec rage pour la conquête du plateau de Pratzen et repousse l'infanterie russe à la baïonnette avant d'emporter le village d'Augezd et puis celui de Telnitz.
La victoire est spectaculaire : 45 000 Russes et Autrichiens tués, blessés ou prisonniers (dont 15 généraux russes), 40 drapeaux et 120 canons pris.
En une heure, l'ennemi perd la moitié du plateau.
À 9 heures, mes lieutenants sont maîtres du plateau, au sommet duquel j’installe mes canons. Malgré les tentatives desesperées de koutousof, mes braves lieutenants Vandamm et St hilaire se maintiennent obstinément, et décident du sort de la journée en rendant definitive la coupure de l 'armée ennemie par son milieu.
Koutouzov envoie un de ses régiments à l’attaque : l’artillerie du 4eme corps d’armée le harcèle pendant qu’il remonte le plateau, creusant de larges trous dans les rangs serrés des Russes, puis une décharge de la mousqueterie de Saint-Hilaire le force à abandonner.
À 14 heures, Napoléon m’ordonne de quitter le plateau de Pratzen et de couper la retraite aux 1e et 2e colonnes russes.
Aussitôt mes deux héroïques divisions du centre pivotent sur leur droite, changent de front pour prendre à revers la gauche ennemie.
A 15 heures 30, n’écoutant plus leurs officiers, 20 000 Russes fuient en désordre devant mes gaillards, et espèrent échapper à l’encerclement en traversant les marais gelés proches des villages de Menitz et de Satschan.
Mais sous leurs poids, la glace se rompt tandis que l’artillerie française tire à boulet rouge pour briser les derniers îlots de glace.
Paniqués et gelés, 2 000 Russes parviennent à regagner la rive où ils sont immédiatement faits prisonniers.
L'empereur vient à ma rencontre en s'exclamant: " Maréchal, vous êtes le premier manœuvrier de l’Europe. "
C'est le plus beau jour de ma vie.
Le 26 décembre, l’Autriche signe le traité de Presbourg. Elle perd notamment la Dalmatie, dont le duché me reviendra quelques temps après.
Aujourd’hui les generaux légendaires qui ont fait la gloire de notre corps d’armée à Austerlitz ne sont plus a mes cotes.
Mais le 4eme CA est maintenant reformé, et ses généraux s’appellent Lannes, Zouhorus, Chaudard, Napo, Steph !
Ils relèvent les drapeaux du 4eme face à la nouvelle trahison russe, en memoire de leurs illustres prédecesseurs, pour la gloire de notre corps d’armée, et pour la France !
Russes, votre empereur dormait tranquille le 2 décembre 1805. Desormais il craint chaque nuit le nouveau soleil prêt a se lever.
Aux ordres de Napoleon 1er , les brigades du 4eme corps d’armée veillent a nouveau, pretes a s’abattre l’ennemi de la Nation…comme a Austerlitz !